Pourquoi nous repartons le plus possible de chez vous les mains vides.

N’oubliez pas de repartir du séminaire avec votre tote-bag !

Publié dans Actus le 18 octobre 2019 par Antoine Lambert

En 2019, à La Belle Boite, nous sommes intervenus sur plus de 150 séminaires. Sur ces 150 entreprises qui les organisaient, plus de la moitié offraient des tote-bags à tous leurs collaborateurs présents, comme cadeau de fin de journée.

Le tote-bag, c’est ce petit sac en coton réutilisable. Sur le papier, c’est mieux qu’un sac jetable en plastique qui va finir dans l’œsophage d’une tortue. En plus, on peut imprimer le logo de la boite dessus et travailler notre marque employeur. Enfin, et ce n’est pas négligeable, ça fait un cadeau pas cher pour les 200 ou 300 salariés. En bonus, on peut mettre quelques flyers à l’intérieur, le programme de la journée, et le mot du PDG.

Logoté, stylé, en coton, économique et écologique. Ça claque. Oui mais non.

1700 litres d’eau pour un tote-bag

Alors oui, c’est sûr, l’impact sur la pollution marine est réduit. Mais si on prend l’impact globale écologique d’un tote-bag, y compris son processus de fabrication, là c’est flippant. Bah oui, car votre tote-bag obtenu au Séminaire de la COGIP en 2018 a surement été fabriqué à l’autre bout du monde, transporté jusqu’à vous en cargo bien polluant. Il a également demandé une quantité très importante d’eau (1700 litres d’eau pour un tote-bag!), une quantité d’énergie très importante, mais également de pesticides…

Selon certaines études il faudrait donc réutiliser 7100 fois son tote-bag pour égaler les performances environnementales d’un sac plastique. Et ce chiffre monte à 20 000 fois pour un tote-bag en coton bio. Ce sac écolo devient donc complètement contre-productif par rapport à sa démarche environnementale.

« Prenez un tote-bag, c’est gratuit ! »

Désormais, chez La Belle Boite nous refusons tous les tote-bags. Et ce n’est pas facile. Lorsqu’après notre passage sur scène, on nous tend un tote-bag et que nous le refusons poliment, nous devons souvent faire face à l’incompréhension, légitime, des organisateurs.

– Voici votre tote-bag en cadeau ! ».

– Merci c’est très gentil, mais ça va aller

– Non, mais c’est gratuit, prenez-le !

– Merci… Mais j’en ai déjà 8 à la maison qui sont au fond d’un placard. Je n’en ai pas besoin.

– Non mais prenez le, vous le donnerez à un ami !

Il vaut mieux avoir 1 fois 1 tote-bag, que 1000 fois, 1000… non, c’est pas ça. Il vaut mieux avoir 1000 fois un tote-bag, que 1000 fois 1 tote.. Bon, je sais plus.

Je ne dis pas que le tote-bag est forcément mauvais, que le sac plastique c’était mieux, et qu’il faut systématiquement refuser un tote-bag. Je pense simplement qu’il faut savoir dire « non merci » quand on a déjà tous nos placards remplis de 1000 tote-bags utilisés une seule fois. Même si c’est notre entreprise, on peut refuser ces goodies quand on sait qu’il ne nous serviront pas. C’est vrai, nous sommes conditionnés à accepter les cadeaux, mais c’est grâce à ce petit geste anodin que les entreprises vont prendre conscience que c’est dommageable, et petit à petit ne plus nous donner ces sacs en coton.

Les goodies qui envoient du pâté : c’est ceux qui n’existent pas

La deuxième étape, c’est de discuter avec les organisateurs de vos séminaires, votre service marketing, communication, pour qu’ils proposent des goodies stylés et écologiquement intéressant. Par exemple, certaines entreprises ont remplacé le cadeau par une chèque-association : l’entreprise reverse une petite somme à une association, choisie par le collaborateur. D’autres entreprises travaillent avec l’entreprise Nantaise « La Fabrique à Sachets », et chaque salarié présent repart avec un sachet de graines à planter chez lui. Enfin, d’autres offrent une gourde en inox en début de séminaire, et demandent aux salariés de s’en servir toute la journée, puis toute l’année dans l’entreprise, et font d’une pierre deux coups, en bannissant les bouteilles et les gobelets en plastiques. Mais on ne va pas se mentir, le meilleur cadeau, le moins polluant, c’est celui qui n’existe pas. Et en vrai, on s’en fiche un peu de recevoir un cadeau, non? Ça n’influe pas beaucoup sur la QVT. Surtout après un séminaire ou on a bien rigolé, grâce au talent des comédiens de La Belle Boite.

Vous vous demandez si je vais vraiment oser conclure cet article en disant qu’il vaut mieux faire venir La Belle Boite plutôt que de donner un tote-bag. Alors oui, car c’est vrai qu’on est plus écologiques : on se déplace à vélo ou en train. Mais c’est surtout pour expliquer qu’il est toujours plus intéressant de travailler le contenu des séminaires, la nature des échanges, les choix des messages à faire passer, plutôt que de passer du temps sur le choix du tote-bag… Le contenu, plutôt que le contenant.

Théo BOYER / Chef de projet